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                DES GRANDS CARMES DE LYON                  167

sant remonter sa fondation au prophète Élie. Nous devons,
dès lors, rechercher sous quelles formes se révèle, à travers
les siècles, l'existence de cet ordre religieux.
   Au temps de ce prophète, des Juifs, séduits par les
charmes de la vie contemplative, renoncèrent aux jouis-
sances matérielles du monde et partagèrent dans les grottes
du mont Carmel et sur les rives du Jourdain, la solitude
d'Elie. Ce fut pour la religion des Carmes, le commen-
cement du premier âge. La vie austère du prophète, ses
prédications et ses écrits laissèrent parmi ces religieux, dont
il avait été le père, certaines traditions qui furent acceptées
comme la règle de leur conduite.
   La seconde époque serait postérieure à l'avènement de
Jésus-Christ. Les solitaires du mont Carmel, éclairés par les
lumières de l'Evangile, entraînés par l'exemple des apôtres,
qui aimaient mieux subir le martyre que d'abandonner leur
religion, devinrent eux-mêmes d'intrépides missionnaires,
tant que durèrent les persécutions de l'église. Us s'unirent
avec un zèle apostolique aux efforts des premiers disciples
du Christ; mais en laissant l'ardeur de leur foi éclairer ou
compromettre leur courage. En effet, pendant ces deux
périodes, les mêmes traditions orales, fortifiées toutefois,
après la venue du Sauveur, par les prescriptions de la loi
nouvelle, ont bien rattaché entre eux tous les solitaires,
ermites, anachorètes, philosophes, etc., mais par la simple
association des nouvelles idées religieuses, plutôt que par
les aspirations mieux réglées et plus fécondes de la vie com-
mune. Ce n'est que 400 ans après Jésus-Christ qu'un évêque
de Jérusalem rédigea la première règle monastique. Les
Hilarion, les Pacôme, les Basile avaient recommandé cette
réforme, qui engendra plus tard la variété des ordres reli-
gieux. Peu de temps après la mort du dernier, elle était