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154 SOCIÉTÉS SAVANTES gnie semble avoir tranché la question de savoir si l'orfèvrerie est un art ou un métier. Cette question ne pouvait, il est vrai, être soulevée autrefois ; car jusqu'à la fin du xvi<= siècle, les ateliers de l'orfèvrerie française étaient de véritables écoles de Beaux-Arts. Après un long sommeil, cet art s'est réveillé de nos jours. L'archéo- logie a refait l'éducation de l'orfèvre, mais l'orfèvre de notre temps ne doit pas se borner à une simple copie des œuvres de ses devanciers ; il faut à l'art, et surtout à l'orfèvrerie religieuse, à la fois la liberté et le goût. L'orfèvrerie lyonnaise a tenu, à toutes-les époques, une grande place. A Lyon revient notamment l'honneur d'avoir créé la dinanderie ; ses enfants ont enrichi de leurs bas-reliefs les trésors des ducs de Bour- gogne et les sanctuaires des pays flamands. Mais on n'a écrit encore que quelques chapitres de l'orfèvrerie lyonnaise. En terminant, l'orateur fait l'éloge de son prédécesseur, Joseph Fabisch, cet artiste infatigable, qui aimait l'art chrétien dans toutes ses manifestations. Il rend enfin un juste hommage aux deux amis qui ont créé sa propre renommée : l'illustre architecte, Pierre Bossan, qui a tracé les dessins de ses pre- mières œuvres, et Jean Tisseur, dont les encouragements l'ont poussé à les livrer aux critiques des foules, dans les expositions universelles. M. Mollière, père, termine la séance par la lecture de la pièce de vers qu'il a prononcée à l'inauguration de la statue de Victor de Laprade, à Montbrison. Séance du 26 juin 1888. — Présidence de M. le docteur Teissier. — L'Académie fixe au dimanche suivant, i « juillet, sa visite à l'Obser- vatoire de Saint-Genis-Laval. — M. Léon Roux fait un rapport som- maire sur la fête de l'inauguration de la statue de Victor de Laprade, à Montbrison, le 17 juin, dans laquelle l'Académie était représentée par M. Léon Roux, président de la classe des lettres, Mollière, ancien pré- sident, et ses deux secrétaires généraux : MM. Bonnel et Vachez. 11 donne ensuite lecture du discours qu'il a prononcé à cette céré- monie. Né à Montbrison, Victor de Laprade était devenu lyonnais, par sa vie, passée presque tout entière dans notre ville. L'Académie de Lyon, qui avait encouragé ses débuts, avant de l'admettre dans son sein, devait bien avoir sa place dans cette fête mémorable. En prenant la parole, au nom de cette compagnie, dans cette brillante assemblée, l'orateur recherche d'abord l'idée qui préside à cette fête et quel ensei- gnement elle renferme. Laprade est, avant tout, le « chantre inspiré