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iSo BIBLIOGRAPHIE Il a successivement visité tous les bords de la Méditerranée, l'Algérie, l'Egypte, la Palestine, la Syrie, l'Asie-Mineure, la Turquie, la Grèce, l'Italie. A force de voir et d'observer, il a pris l'habitude de s'assimiler mieux, de pénétrer davantage, de juger plus rapidement les hommes et les choses, de saisir plus nettement les similitudes et les différences qui existent entre un pays et un autre. Cette faculté, jointe à un sentiment très vif chez lui des beautés de la nature, lui permet de donner autre chose que les notes banales et incomplètes d'un touriste en vacances. M. l'abbé P. Bauron ne se contente pas de dépeindre la configuration extérieure, les sites gracieux ou sauvages, les monuments remarquables du pays qui s'étend à l'est de l'Adriatique, de décrire, par exemple, les grottes d'AdeIsberg, les chutes de la Kerka, plus belles que celles du Rhin, l'amphithéâtre romain de Pola, le palais de Dioclétien à Spalato, les Bouches merveilleuses de Cattaro et les rochers superbes du Mon- ténégro ; il nous introduit au milieu des peuples si nombreux, si diffé- rents de langue, de race, de culte, qui se sont tour à tour fixés sur ce sol et qui conservent encore, avec les tendances et les mœurs slaves, les costumes de l'Orient. Il déroule sous nos yeux l'histoire de leurs migrations, de leurs luttes, des événements importants dont ils ont été les héros ou les victimes depuis l'antiquité jusqu'à ce jour. Il rectifie ou complète au passage les faits saillants de cette histoire et les appuie même de documents inédits, notamment en ce qui concerne Ragusa-Vecchia, la vieille Épidaure, et la grotte d'Esculape. Il nous initie à la civilisation naissante du Mon- ténégro, sous le gouvernement autocratique et éclairé de Nikita I er , définit et révèle les caractères et les aspirations de ces peuples si diver- sement et si bizarrement mêlés, hongrois, morlaques, dalmates, monté- négrins, albanais, etc., nous fait assister à leurs fêtes, à leurs cérémo- nies joyeuses ou tristes, au récit des légendes nationales, au chant des pesmas où les bardes populaires célèbrent, le soir, au son de la guzla, les exploits de Lazare de Serbie ou de Marco Kraljévic. Il s'attache, en un mot, à étudier sous tous ses aspects, à faire admirer et aimer cette contrée curieuse et intéressante, où, suivant les expressions mêmes de l'auteur : « beautés de la nature, œuvres de l'art, faits de l'histoire, « vestiges du passé, activité du présent, nouveauté des mœurs, variété « des costumes, tout pique sans cesse la curiosité, tout provoque la « réflexion. » Écrit d'un style vigoureux, clair, brillant, coloré, qui en rend la lec-