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128 FONDATION DU MONASTERE DES PERES CÉLEST1NS Dame Marie de Bourgongne, épouse d'Amédée, fille de Philippe-le-Hardi, duc de Bourgongne, estant morte en 1433, ce prince laissa l'administration de ses États à son fils Louis pour se retirer dans son château de Ripailles proche le lac de Genève, pour y vivre solitairement, accompagné de six seigneurs, chevaliers de Saint-Maurice, tous veufs comme luy ou ayant mené une vie assez retirée et non commune aux princes de sa naissance. La plupart des auteurs du temps la descrivent comme angélique, mesme l'annaliste Brovius, dans son tome XVII e , impri- mant le nom de l'autheur. Il assista, en 1439, au concile de Bâle auquel fut esleu pape et nommé Félix V e . Mais d'autant que ce concile feut tenu contre la volonté de Eugène IV, légitime pontife, après la mort de cetuicy, Nicolas Ve feut esleu, et en 1449, Félix, par le conseil de l'empereur Frédéric IV et de sieur Jean Bassandi, Célestin, envoyé par le roi de France, Charles VIP (selon Chopin, livre I, intitulé Monasticon c. 3 numéro 28), quitta la papauté audit Nicolas et se retira dans son désert à Ripailles où il est mort en 1450, âgé de 69 ans. Son cœur fut apporté par les P. Célestins dans leur église à Lyon et posé au-devant du sanctuaire sous une large pierre, en laquelle sont gravées les armes de Savoie qui portent en gueules une croix d'argent couronnée à la ducale. La saincteté de vie de ces premiers religieux est descripte dans le dépost de Lyon. P. GRASSET.