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104             LETTRES D ' H I P P O L Y T E FLANDRIN

ne vous oublie. Je leur ai fait vos commissions et ils y
répondent de la manière la plus amicale.
   Je n'ai encore rien dit à M. et Mme Ingres, qui sont
partis avec Paul pour Subiaco. Ah, Paul reçoit là des
leçons un peu soignées, et ça se sent à ses progrès. J'espère
qu'aidé de cela il fera du paysage qui voudra dire quelque
chose. Il a mis deux petits tableaux, faits il y a déjà quelque
temps, à une exposition romaine, et sans contredit, c'est ce
qu'il y a de mieux. En général, ils ont fait beaucoup de
plaisir aux artistes. Pour nous, nous sommes aussi en
pleine exposition, mais le public romain n'est guère satis-
fait. Je ne vous en dis rien. Vous verrez.
   Je regrette que les camarades de l'atelier n'aient pas
mieux réussi au salon. Cependant, les journaux ont dit du
bien de Lehmann. Mais les journaux ! Fiez-vous-y !
  Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur.




                                          Rome, le 15 février 1836.




          MON     CHER LACURIA,


  Comme rien n'est plus vrai, je peux bien vous redire
encore que depuis longtemps je désire vous écrire. Mais
depuis six mois tant de mésaventures sont venues fondre
sur nous que vraiment je suis un peu excusable. Ecoutez-
en le lamentable récit. Au mois d'août dernier, nous devions,
Paul et moi, faire le voyage de Naples, y rencontrer