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            NOTICE SUR LES DE SERRES D ' A N N O N A Y        95

baronnie de Thorenc et Andance à messire Hugues du
Mazel, seigneur de Peyraud, moyennant la somme de
120,000 livres et 540 livres pour épingles, et plus tard, la
lieutenance générale du bailliage à Jean-Marie Desfrançais.
   Son fils, Jean-Antoine, se voyant privé d'une charge qui
était restée dans sa famille pendant cinq générations consé-
cutives, prit le parti d'embrasser l'état militaire, où il obtint
bientôt de l'avancement. Il fut d'abord page du duc d'Or-
léans, puis capitaine de cavalerie. En 1759, il était aide de
camp du maréchal d'Armentiéres, lequel, après la prise de
Munster, l'envoya à l'Électeur de Cologne, qui se trouvait
aux eaux de Spa, pour lui annoncer la reddition de cette
place. Le prince voulut lui témoigner la satisfaction qu'il
éprouvait de cette nouvelle, en le gratifiant d'une tabatière
en or et d'un diamant estimé trois mille livres. De retour
de Spa, il accompagna à Versailles M. de Rochechouart,
qui s'y rendait pour présenter au roi les drapeaux pris à
l'ennemi et les prisonniers faits à Munster. Cependant, il
ne tarda pas à quitter le service, et revint à Annonay avec
le titre de chevalier de Saint-Louis et une pension sur
l'État.
   En 1761, il épousa Justine Crottier de Chambonas, fille
du seigneur de Peyraud et nièce de Mme de Saint-Alban,
qui rétablit sa fortune en lui donnant la sienne. Pendant la
Révolution, il fut officier municipal et fit de généreux efforts
pour maintenir, autant qu'il dépendait de lui, le calme à
Annonay.
   Étant mort sans laisser de postérité, ses biens d'Annonay
et de Chardon passèrent aux Romanet de Lestrange, ses
parents (16).


  (16) L'a'obé Filhol. Histoire d'Annonay, t. II, p. 151.