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5'b LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN tenant que je la dis finie j'y vois bien des choses à reprendre, mais ce sont de ces choses que je ne peux cor- riger, et que je reconnais seulement comme des fautes à éviter dans le prochain ouvrage. Dans quelques jours commence ici l'exposition de ces malheureux envois. Elle dure un mois et nous avons tout le temps d'être maudits, moqués, bafoués, persifflés... par lels Allemands, les Italiens, les Anglais, les Russes, jusqu'à ce qu'enfin on aille à Paris recevoir le coup de grâce. Je ne sais trop ce que deviendra ma pauvre figure à travers tout ça, et j'en serai en peine jusqu'à ce que je sache ce que M. Ingres en pense. Mais que de temps encore ! Jusque-là j'ai le temps de faire autre chose et vais m'appliquer à le mieux faire. Je ne connais pas encore tous les ouvrages qui formeront notre exposition, parce que, à ma grande joie, chacun est libre de se cacher ou de se faire voir; et presque tout le monde a pris le premier parti. Mais cepen- dant j'en ai vu assez pour me faire croire que l'Ecole change de direction et que cet envoi vaudra mieux que les autres. Quand ils seront arrivés à Paris, exposés, et que vous les aurez vus, je vous prie de m'écrire bien vite l'effet que ça vous aura produit ; et, quant à ce qui me regarde, je vous prie de ne pas ménager les francs conseils. Mais j'espère avant cela recevoir de vos nouvelles et de celles des choses sublimes que vous avez sous les yeux. Vous me direz ce que vous en pensez, ce qu'on en dit généralement; enfin tout ce que vous pourrez, car vous savez si ça nous inté- resse. Je lis avec avidité tous les feuilletons de journaux, mais il y en a de si absurdes! Cependant hier j'en ai lu un de la Gazette de France qui m'a fait grand plaisir. La