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                    CHRONIQUE THEATRALE                      469
regrets, et la double réputation, d'artiste et d'administrateur
excellents, qu'il s'est empressé de justifier en venant parmi
nous.
   Dès son arrivée, sans tenir compte des usages reçus, des
traditions et de la routine employée par son prédécesseur,
il a voulu lui-même, sans se remettre de ce soin à personne,
diriger notre scène des Célestins — choisir les pièces, les
étudier au point de vue scénique, les mener, en surveiller
les répétitions, conseiller les artistes et montrer qu'il peut
être au besoin un des leurs. — En un mot, il a mis lui-
même la main à la pâte, persuadé que rien ne vaut le tra-
vail qu'on fait soi-même.
   Cette sage idée de réforme en a amené une autre. —
M. Marck vient de décider qu'une soirée au moins, par se-
 maine, sera consacrée au théâtre classique. Cette résolution
lui fait honneur et prouve en faveur de son goût littéraire
et de ses préoccupations artistiques. Rien ne saura, croyons-
nous, être plus profitable aux artistes que d'étudier les chefs-
d'œuvre de nos grands auteurs et au public lyonnais que de
les entendre. Ce dernier sera amené parla à se purifier le
goût qu'il perd de plus en plus et à ne plus faire seulement
l'objet de ses délices les flons-flons de l'opérette et les scènes
grotesques de certains vaudevilles et de certains drames à
grands ramages qui ne signifient absolument rien. — Le
théâtre pourra reprendre ainsi ses anciens droits et pour-
suivre son véritable but.
   Pourquoi faut-il que nous ayons à enregistrer que la pre-
mière épreuve n'a pas réussi aussi bien qu'on l'aurait dé-
siré? La salle qui était pleine la veille (on jouait les Cloches
de Corneville, ou Fleur de thé) était ce jour-là des moins
garnies. — Nous savons bien que la journée qui avait été
accablante y était pour quelque chose, et que tout le monde
désertait ce soir-là les établissements publics pour se porter