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LE THÉÂTRE A LYON PENDANT LE XVIIIe SIÈCLE (Suite) « Le spectacle, — dit Grimod de La Reynière, — est ici (à Lyon) le principal et presque le seul amusement ; c'est le rendez-vous diurne de tous les gens occupés; c'est là qu'ils viennent se délasser l'esprit et lier pour le soir quel- ques soupers aimables. Ce spectacle présente un bon en- semble ; mais vous savez que l'opéra comique a chassé Melpomène et Thalie de presque tous les théâtres de pro- vince. Le public, qui fait de la comédie plutôt une récréa- tion qu'une étude ( i ) , préfère une jolie ariette, bien chan- tée, à une belle tirade, quelquefois mal rendue. Je suis trop poli pour décider, à Lyon, guil ait tout à fait tort; mais je gémirai avec vous sur ce goût exclusif, qui ne permet plus (i) Le Bulletin de Lyon, du 31 décembre 1806, dira du même public : « Le Lyonnais ne se hâte pas de prononcer ses jugements. Il n'est point enthousiaste aveugle, ni prévenu ; il écoute, il examine ; mais quand il a reconnu le mérite, il se plaît à lui rendre justice entière... » On peut rapprocher de cette appréciation celle que Laffitte a mise dans la bouche deFleury : « Le public de Lyon ne m'accueillit ni trop mal, ni trop bien, en public qui attendait. Terrible parterre que celui de la se- conde ville du royaume ! » (V. décembre 1878, p. 426.)