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                          CHRONIQUE LOCALE           ,                 399
orgue sorti des ateliers tous les jours plus célèbres de la maison Mer-
klin, de Lyon. Malgré les charges si lourdes apportées par l'agrandis-
sement de son église, le zélé curé de Saint-Vincent a voulu faire jouir
de suite ses paroissiens de la possession d'un instrument hors ligne.
On peut lui savoir gré de cette artistique pensée, au milieu des soucis
que ses travaux de reconstruction lui donnent.

   — Pendant que nous mettions sous presse, le mois dernier, s'éteignait
à Lyon une des plus nobles existences de la cité. M. Pierre Piaton, che-
valier de la légion d'honneur, officier de l'instruction publique, ancien
notaire, président du conseil d'administration des hospices, ancien con-
seiller municipal, président du Conseil d'administration de la Martinière,
membre du Conseil d'administration de l'Enseignement professionnel,
membre de la société d'Economie politique, président ou simple mem-
bre d'une foule de sociétés de bienfaisance, s'est éteint le 19 avril, après
de longues souffrances endurées avec tout le calme et la résignation
que donnent des sentiments religieux hautement prononcés.
   Son zèle et son dévouement pour tout ce qui intéressait la ville
étaient si grands, sa religion était si douce, sa tolérance si sympathique
et si gracieuse, sa charité pour les malheureux si active qu'il n'avait
dans la ville que des admirateurs et des amis. Aussi le 23, quatre mille
personnes, les autorités en tête, suivaient-elles son convoi avec recueil-
lement et douleur, annonçant hautement qu'il est des caractères devant
lesquels toutes les opinions désarment. Après une messe solennelle à
Ainay, le cortège s'est rendu à Loyasse, où deux discours ont été pro-
noncés, l'un par le docteur Bondet, au nom de la Faculté de Médecine
et des Hospices, l'autre par M. l'ingénieur en chef Gobin, au nom de
la Société d'agriculture. Le deuil était conduit par les deux fils et les
deux gendres du défunt et derrière eux la foule qui suivait, paraissait
être une grande famille, douloureusement frappée dans la personne de
son chef.

   —- Le journalisme dauphinois vient de faire une perte sérieuse.
M. Amédée-Louis Julien, connu dans les lettres sous le nom de Ray-
mond Loire, s'est éteint le 27 avril, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans
les bras de ses parents désolés. Il était en pleine jeunesse, étant né le
2 décembre 1848, c'est-à-dire à un âge où on a rarement donné la
mesure de son talent et de sa valeur.
   Collaborateur du Journal de Vienne, et de la Revue du Dauphinè, di-
recteur de l'imprimerie Savigné, à Vienne, il étudiait avec ardeur l'his-