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                 ou L'ÉCOLE DES PAYSANS                 197
  Dix jours après, je recevais une lettre de Pierre, m'an-
nonçant le départ pour le lendemain.
  « Tout est prêt, me disait-il, nous partons demain matin.
« Jeannette, ses bons hôtes, leurs voisins et moi, nous
« nous sommes rendus aujourd'hui à la chapelle, où nous
« avons chanté un hymne de remercîments composé pour
« la guérison des malades, et ma chère fiancée ne m'a
« jamais paru si belle qu'à cette pieuse cérémonie.
  « Elle était tout habillée de blanc ; elle avait un petit
« bonnet de tulle avec des fleurs des champs, choisies et
« posées avec goût par sa jeune amie, Mlle Gertrude. Leurs
« deux voix se mariaient délicieusement; le regard de
« Jeannette respirait le bonheur et la plus douce piété.
« Je m'unissais de toute mon âme à ces purs élans vers
« Dieu, et je le remerciais du plus profond de mon coeur
« de l'immense bienfait de la santé rendue à celle qui ne
« sait pas et qui ne saura jamais, j'espère, de quelle ter-
« rible maladie elle a été guérie.
  « Nous sommes allés ensuite remercier le docteur si
« bon, si habile, qui dirige toute cette colonie comme sa
« famille.
  « A bientôt, mon cher maitre, oh! que je suis heureux! »
                                      PIERRE.



                           VI

   Trois jours après la réception de cette lettre, nous
vîmes déboucher par le chemin tournant que vous voyez
là-bas une petite voiture venant du bourg où passait la
diligence ; nous ne doutâmes pas que ce ne fussent nos
deux voyageurs. On court au devant d'eux; les embras-