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ou L'ÉCOLE DES PAYSANS 279 et d'autres bois épais. Le village est assez heureusement placé sur une pente qui regarde l'orient ; de sorte que les premiers rayons du soleil viennent réjouir ce lieu, qui, sans cette exposition, serait triste et sauvage. La maison d'André était fort petite et couverte en chaume. Une pièce principale au rez-de-chaussée, où habitaient le père et la mère, une chambre attenante, où couchait la jeune fille, un grenier au-dessus, la composaient tout en- tière. A côté, était une modeste étable, ne pouvant contenir que peu d'animaux, et surmontée d'un feniî; enfin une très-petite construction à part formait un four, où André cuisait le pain préparé par lui-même, car on ne connaît pas les boulangeries communes dans ces humbles localités; cha- cun est son propre boulanger. Une cour de quelques mètres, ombragée d'un noyer, sé- parait la maison du chemin. Derrière l'habitation, au le- vant, se trouvait le petit jardin, avec quelques arbres fruitiers; plus loin, une terre labourable et un pré de quel- ques arpents terminaient le domaine qu'avait loué le père André. Il ne s'y trouvait pas de bois pour le chauffage de la maison, il fallait donc en acheter. Hélas ! la bourse de la famille n'était pas trop bien garnie. Après les règlements de Beauregard, il restait peu de chose pour subvenir aux frais d'une nouvelle installation. Mais, avec une sévère écono- mie et un ordre extrême, on parvenait à s'en tirer. On avait conservé la vache favorite, Fromentine (1), qui fournissait beaucoup de lait et rapportait un assez bon pro- fit par la vente du beurre, du fromage et des veaux. (1) Couleur de froment; nom donné fréquemment aux vaches d'un blanc jaune, dans le Charollais et le Maçonnais.