Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            UN INCUNABLE                             105
reaux-Bernard croit que ce cri de détresse sera entendu et
que « désormais, on mettra tout en œuvre pour préserver
d'une destruction, presque inévitable, les quelques épaves
typographiques que le temps a encore épargnées, et sur les-
quelles se trouve gravée, siècle par siècle, année par an-
née, et presque jour par jour, l'histoire des tâtonnements
et des perfectionnements successifs de la grande décou-
verte de l'imprimerie.
   Espérons aussi qu'à Lyon le cri de M. Madden et les
conseils de M. Desbarreaux-Bernard trouveront un prochain
et complet écho (1). Car cette ville encore riche,malgré les


premiers produits typographiques. Les incunables remplissent une salle
où ils reçoivent fréquemment la visite des eaux du ciel, mais sont
moins malheureux cependant que leurs voisins, les livres de la galerie
Villeroy transpercés, à la fois, par tous les orages, et grillés par tous
les soleils.... »
   Une nouvelle toiture, mais en verre, est posée en ce moment sur la
galerie Villeroy, mais sera-t-elle efficace pour préserver les 10,400
volumes de cette galerie déjà si avariés ? J'ai lieu d'en douter.
    Quant aux incunables, c'est en vain que la Commission demande à
la ville la cession d'un autre local ; la même prière reste sans écho pour
ce qui concerne notre riche collection de manuscrits.
    (2) L'étude des Incunables ne date guère que de la seconde moitié
de ce siècle. M. Gabriel Peignot, cité par M. Desbarreaux-Bernard,
écrivait dans le Bulletin du Bibliophile en janvier 1836. « Ce serait,
dit-il, une bibliographie aussi curieuse qu'utile pour l'histoire de l'im-
primerie que celle qui serait consacrée spécialement à la description des
Incunables exécutés au xv e siècle dans les villes de France.... » M. Des-
barreaux-Bernard a heureusement entendu cet'appel, et il a entrepris le
catalogue des incunables de la bibliothèque de Toulouse, oeuvre des
plus considérables à laquelle il a consacré au moins quatre années de
recherches et d'études pour l'amener à bien, quoique comme le dit M. le
président Baudrier, ce savant fut un de nos premiers bibliographes,
bien connu par une foule de productions qui ont mis son nom au
 niveau de tout ce que la France peut offrir de plus compétent en pa-
 reille matière.
    Les Incunables, malheureusement, ont été très-dédaignés à cause de