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            POLEYMIEUX
                             (SUITE)




    Nous touchons alors à la Rivière et au pied de ces vieux
pans de murs à moitié écroulés, qui annoncent presque
toujours l'entrée d'un village, les renoncules sauvages
 étalent leurs étoiles d'or et leur feuillage d'un vert pro-
noncé dont les dentelures se découpent nettement sur
 l'ocre pâle du pisé.
    La Rivière qui ne devait être au siècle dernier qu'un
 petit hameau dépendant de Poleymieux, est en train de
 devenir un gros village grâce à la route sur laquelle nous
 marchons, et dont les pentes plus douces et le parcours
 plus rapide, facilite la traversée du Mont-d'Or. Le village
 s'étage à notre gauche, dominé par deux ou trois maisons
 de campange, dont on entrevoit les jardins où fleurissent
 déjà les lilas, les pyrra japonica, aux corolles d'un rouge
 carminé, et les pommiers de la Chine avec leurs bouquets
 d'un blanc laiteux veiné de rose, tandis que devant les
 maisonnettes qui bordent le chemin, les pensées nous
 montrent leurs fleurs dont les tons varient depuis le violet fon-
 cé jusqu'au jaune le plus vif ou le blanc le plus pur, et les gi-
 roflées en pleine floraison parfument l'air sur notre passage.
    Presqu'au bout du village, avant que la route qui, depuis
 Curis, n'a pas cessé de monter, ne décrive un grand con-
 tour pour s'élever encore d'un côté jusqu'à Poleymieux,