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                   A Mlle AGAR
         DE        LA   COMÉDIE        FRANÇAISE




Je n'ai pas vu Rachel. Je viens d'entendre Agar.
Au banquet de la vie, arrivée un peu tard,
Je navals point encor savouré V ambroisie
Des beaux vers résonnant dans la triple harmonie
De la voix, du regard et des gestes parlants.
J'avais appris par cœur les passages marquants
De nos grands écrivains, et f aimais à relire
Les chefs-d'œuvre où ces fiers esprits surent écrire,
Pour la postérité, les hauts faits des héros
Immortels et vivants par-delà leurs tombeaux.
Mais, enfin, j'ignorais ce qu'ajoutent de charmes,
A ces nobles récits, la voix avec les larmes ;
Les accents de Camille oubliant sa fierté ;
Le geste d'Agrippine empreint de majesté,
Et retenant encore, un moment, la colère
Du tigre couronné dont elle fut la mère.
                                                        6
    (Pèvrier 79)