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100 LE THEATRE A LYON théâtre, tout se rapporta aux ballons. L'Académie de Lyon proposa, pour la direction des aérostats, un prix dont Jacques de Flesselles et le marquis de Saint-Vincent pro- mettaient de faire les frais. Le 9 février suivant, le Théâtre donna la première représentation du Ballon, ballet-panto- mime en trois actes, « dédié à MM. les Lyonnais amateurs de l'aérostate (sic) ; » quelques jours après, on exécuta un autre ballet, ¥ Amour dans le Globe, où un détestable crispin figurait Montgolfier, et où l'on voyait un berger et une bergère s'enlevant dans un globe aérien. Enfin, on donna pour la première fois, le 21 février, la Mort d'Hercule, grand ballet héroïque, de la composition de Joubert, nouveau maître de ballets du Théâtre (1). Le roi de Suède, voyageant incognito sous le nom de comte de Haga, arriva le 3 juin 1784, à quatre heures du soir, dans un mauvais « berlingot, » accompagné d'un de ses principaux officiers et d'un seul domestique. Il descen- dit à l'hôtel d'Artois, rue du Plat, prit un bain, fit sa toi- lette et parut le soir même au Théâtre, où l'on jouait la Fausse magie. On eut le soin de réclamer ses ordres pour le spectacle du lendemain ; le roi demanda Warwick, de La Harpe, et Y Amant jaloux. Le 5, il se rendit aux Brot- teaux, pour assister au départ de l'aérostat de Fleurant, peintre lyonnais, qui avait donné à ce ballon le nom de Gustave, ce dont le prince fut fort touché. Fleurant fit l'as- cension avec une Lyonnaise, Mme Tible, la première femme qui soit montée dans les airs. Les deux voyageurs furent présentés au roi pendant le spectacle et furent accueillis par le public avec des couronnes et des guirlandes. De (1) Tablettes chronologiques. — Petite chron-, 15 fév. 1784. (Rev.du Lyon., t. XX).