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AU XVIIIe SIÈCLE Console-toi, mon pauvre La Reynière, La cruelle bientôt couronnera tes feux, Bientôt de l'Affecteur le secret merveilleux La reproduira vierge aux héros de Cythère. Mais l'inflammable Grimod était trop épris pour se lais- ser désarçonner par des rimes ; il ne quittait plus le théâtre. On jouait les Deux amis ou le Négociant de Lyon, drame en 5 actes et en prose, de Beaumarchais. Larrivée donnait des concerts. Pendant le séjour des ambassadeurs de Tipoo- Saïb, M. Tolozan de Montfort les conduisit au spectacle, malgré la chaleur caniculaire : on donnait la Mélomanie. Le lendemain, après le départ d'un ballon lancé en leur hon- neur par l'aéronaute Fontaine, ces personnages entendirent MmeDugazon dans Rose et Collas et dans Annette et Luhin(i). Sourd et aveugle pour tout ce qui n'était pas sa maîtresse, La Reynière prônait son jeu, son esprit et sa beauté dans les journaux où il avait accès. Bref, et pour en finir avec cette idylle de coulisses., il lui fit une demande en bonne forme, que la coquette ne repoussa point, malgré les dif- formités de son amoureux. La famille de La Reynière vou- lut s'opposer à cette union ; les pourparlers traînèrent deux ans; puis, le mariage eut lieu le 4 septembre 1790. MIle Feuchère, devenue Mme Grimod, quitta complètement le théâtre, et les de La Reynière acceptèrent le fait ac- compli. Le passage à Lyon de l'Anglais Arthur Young et celui du musicien Grétry, dont on inaugura le buste en sa pré- sence sur le théâtre, sont les seuls faits de la grande année 1789 qu'on ait à signaler ici (2). Coliot-d'Herbois continua (1) Répertoire lyonnais. — Journal de Lyon, 178S. (2) Tablettes chronologiques.