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L'EXPOSITION DE 1879 ^89
pensée sous ses pommiers en fleurs à côté des poules qui
picorent avec bonheur l'herbe fraîche. Tout est vert et
feuillu autour des pommiers qui sont les derniers parmi
les arbres fruitiers à prendre fleurs et feuilles, et le contraste
qui résulte de ces différences de végétation est rendue
d'une manière toute masculine par cette élève de M. De-
faux, élève, comme on le voit, digne du maître.
Dans la même salle, nous allions dire le même box
que le Charlemagne de M. Berthelon, il y a un effet de
nuit par M. Arsène Dubois, le Moulin Chalopin à Crésanii-
gnes (Aube). C'est une toile qui doit dater de plusieurs an-
nées ; la peinture a poussé au noir, aussi fait-il peu clair sous
les grands arbres qui abritent le petit moulin. Ce n'est pas,
du reste, le seul effet de nuit qu'il y ait cette année au salon:
M. Ponthus-Cinier nous montre Un effet de lune sur le lac de
Genève, On fait beaucoup de bruit autour de ce tableau,
très-admiré dans un certain monde et,en vérité, nous nous
demandons pourquoi, car c'est la lumière électrique et non
la lune qui éclaire ce décor lacustre où la moindre végéta-
tion se distingue avec une netteté qui tient du prodige.
M. Ponthus-Cinier devrait bien donner un peu de sa lu-
mière à M. Dubois, tous deux y gagneraient. M. Pelouse,
dont nous venons de parler tout à l'heure, n'a, lui, rien Ã
donner ni à recevoir : son Passage du Laurier à Concarneau,
est tout simplement un des plus beaux effets de nuit que
nous connaissions. Jamais lune plus vraie n'a traversé de
ses rayons nuages mieux poussés et tourmentés par lèvent;
on sent la rafale humide qui vous fouette le visage et on a
hâte de gagner son logis, car la pluie ne peut tarder à tom-
ber, une de ces pluies de Bretagne tièdes, et lourdes, qui
vous transpercent en un instant. Malheureusement, cette
Å“uvre remarquable est perdue dans les frises de la galerie,
tandis que M. Ponthus se pavane sur les cimaises. M. Beau-