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AU XVIIe SlklLE 409 tre ; une autre pour les parties où le terrain, propice pour la fabrication de la tuile, s'élève à 2 fr. 25 environ. Reste encore la valeur des bâtiments et des enclos qui compren- nent près de 2 hectares, et la terre isolée dont la surface n'est pas indiquée dans l'estimation des experts. L'étude de ces diverses évaluations et du départ à faire entre les ter- rains dépasserait de beaucoup l'importance du sujet. On peut seulement affirmer qu'en évaluant la totalité du do- maine à un million, on ne saurait guère être au-dessus de la vérité. En somme, si les héritiers de Mornieu eussent gardé in- tacts les domaines ruraux, estimés à 34,700 livres pour l'année 1689, ils posséderaient aujourd'hui de ce chef en- viron quatre millions sept cent soixante mille francs. En écartant de notre comparaison tous les immeubles dont la plus-value a été acquise par des circonstances ex- ceptionnelles, et en retenant seulement ces quatre faits : x° que le prix de l'hectolitre de blé a doublé de 1689 à 1800; 2° qu'on admet que les objets en général ont renchéri, de 1800 à aujourd'hui, à peu près d'une fois à une fois et de- mie leur valeur originelle ; 30 que le domaine de Soucieux, dont les conditions agricoles n'ont pas changé, a, en francs, une valeur neuf à dix fois plus forte qu'en livres du xvn e siècle; 40 que le salaire du manœuvre est, moyennement, un peu plus de cinq fois plus élevé qu'en 1662, et en éta- blissant enfin une sorte de moyenne entre ces divers élé- ments, on arrivera à cette conséquence, que le moins que puisse valoir la livre au temps de Mornieu, c'est cinq francs de notre monnaie. Mclchior de Mornieu, en lais- sant à François 63,800 livres, lui laissait au moins l'équi- valent de 320 mille francs, et la fortune de son fils, que nous avons estimée à 18 mille livres, représentait au moins 90 mille francs.