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AU XVIIIe SIÈCLE 177
Théâtre ne recevait que le quart des recettes des spectacles
de passage. Le Concert n'était pas joint à la direction du
Théâtre; la réunion serait favorable aux deux entreprises....
Enfin, M1Is Destouches annonçait formellement qu'elle ne
pourrait plus payer les acteurs (1) !...
Les actionnaires répondirent en parlant de gaspillage; ils
découvrirent que la direction était de plus de 300,000 livres
au-dessous de ses affaires, et ils prétendirent que les frais
nécessaires pour avoir de bonnes troupes à Lyon ne de-
vaient pas dépasser 114,500 livres par an (2). Quelques-
uns d'entre eux en vinrent à des poursuites, et, au mois
d'août 1785, MUe Destouches fut obligée de se retirer. Les
acteurs reconnurent les préposés nommés par M. Tolozan
de Montfort : Mlk Valville, les sieurs Restier, Saint-Aubin,
Chevalier et Saint-Fard ; ils se mirent en société pour con-
tinuer les représentations.
A la nouvelle de son remplacement, l'ancienne direc-
trice se livra avec emportement à son dépit, — dont M.
Tolozan de Montfort et le duc de Villeroy eurent le temps
de s'entretenir dans une minutieuse correspondance ; —•
puis, elle partit pour Paris, où son associé, Hachette de
Villiers, l'avait précédée depuis longtemps (3). La ville fit
(1) Lettre de Mu« Destouches aux abonnés, I er août 1785. Arch.
manusc. de la Ville, passim.
(2) Suivant eux, ces frais devaient se répartir ainsi :
i«s rôles de comédie 4,000 livres
— d'opéra comique 3,000 —
Corps de ballet 18,600 —
Orchestre 10,400 —
Employés 3 3,500 —
Directeur 5,000 —
Total 114,500 livres.
(3) Arch. manusc. de la Ville. Théâtre, passim.
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