page suivante »
3J2 LE TESTAMENT D'UN LYONNAIS cette ville, telz qu'elle voudra choisir en autels privilégiés ou autres. Et qu'elle paje aussy tost que lesd.s messes seront dittes ce qu'elle croira être deub honorablement. Comme aussy de faire dire tous les jours pen- dent la première année en autel privilégié (i) de l'église qu'il luy plairra une messe basse à l'heure qu'elle pourra y assister, laquelle je prie de faire le plus souuant qui luy sera possible et de pajer pour le d.« annuel la somme de cent cinquante liures à la première demande d'icelluy quy aura droit de receuuoir lad. somme, touttes fois led. annuel fmy (2). Lorsque la femme de Mornieu, devenue veuve et rema- riée, fit à son tour son testament, le 14 mars 1698, elle « ordonne estre dit et célébré incessamment après son deceds et à l'intention du repos de son âme, deux mille messes basses de l'ofEce des trespasses aux églises et autelz qu'il plaira à son héritier. Et outre ce, un annuel de pa- reilles messes à l'autel privilégié de l'église de l'Hostel- Dieu de ceste ville. » On vient de voir que l'on nommait annuel les 365 mes- ses d'une année. C'est donc 2365 messes qui ont dû être dites pour le repos de l'âme de la veuve de Mornieu. V On appelait légitime, sous l'ancien régime, la part à la- quelle les ascendants pouvaient prétendre comme réserve légale dans l'héritage de leurs enfants, et réciproquement. Encore aujourd'hui le populaire lyonnais ne connaît pas (1) On appelle autel privilégié un autel auquel le pape a attaché, pour les messes qui doivent y être dites, certaines indulgences particu- lières, applicables aux âmes du purgatoire. (2) On voit que chaque messe se payait environ huit sous.