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DE SAIN'T-BONNET-LE-CHATEAU 13 Les détails architectoniques figurés dans ce tableau, et particulièrement la présence du campanile mentionné plus haut, sans parler des particularités des costumes, et d'une foule d'autres considérations relatives aux autres sujets, lais- sent deviner l'intervention d'une main italienne dans l'exé- cution de tout cet ensemble. Il est à souhaiter que les dé- couvertes historiques viennent confirmer notre apprécia- tion (1). Il nous reste encore i mentionner les deux petites voûtes des couloirs d'entrée, au nord et au midi, dans le fond de la chapelle. A celle du nord, l'enfer et tous les tour- ments de la géhenne éternelle sont figurés d'une façon saisissante. L'immense gueule d'un monstre, armé de crocs acérés, engloutit pêle-mêle, dans un océan de flammes : abbés, moines, évêques, bourgeois, manants, chevaliers; toutes les conditions figurent dans l'épouvantable mêlée. Une armée de démons, aux corps velus et constellés de faces grimaçantes, attisent le feu, enfourchent, tournent et retournent dans la poésie au deable, les malheureuses vie- protégés par sainte Catherine qu'ils semblaient avoir en grande vé- nération. (1) Dernièrement, vient de nous tomber sous la main la reproduc- tion d'une grande fresqne peinte à Florence, par Simone Memmi dans l'église de Santa-Maria-Novella, vers 1330. Cette composition repré- sentant également le Calvaire offre une telle analogie avec la nôtre qu'il est impossible de ne pas songer à les rapprocher. Même disposition générale, mêmes types. Il n'est pas jusqu'à l'allure des cavaliers bous- culant la foule pour dégager les abords du Calvaire qui ne semble exécutée presque sur les mêmes cartons. On sait que Simone Memmi fut appelé à Avignon par Benoît XII, pour y décorer le château des papes. Il dut donc probablement laisser dans notre pays des élèves for- més à son'école, dont Giotto était la souche et auxquels put être confiée la décoration primitive de Saint-Bonnet ; ce qui expliquerait une si frappante analogie.