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 420                      LE THEATRE A LYON
 théâtres de leurs clameurs. En septembre 1795, les Lyon-
 nais, irrités de l'élargissement des terroristes, y feront
 retentir le chant du Réveil du peuple, et il faudra l'interven-
 tion du commandant de place pour rétablir le calme (1).
Les acteurs ne seront pas exempts du délire universel. Un
 ancien comédien, Antoine Dorfeuille, signalé à Dubois-
Crancé pour son exaltation politique, sera désigné par ce
 délégué de la Convention pour présider le tribunal révolu-
tionnaire qui sera institué à Lyon, à la prise de cette ville ;
et le misérable, après le 9 thermidor, sera assommé et jeté
à la Saône par le peuple furieux (2). Le 11 mai 1797, Jean
Storkenfeld, acteur du Grand-Théâtre, l'un des chefs des
associations connues à Lyon sous le nom de Compagnies de
Jéhu et du Soleil, sera condamné à mort par le tribunal cri-
minel de la Haute-Loire pour avoir assassiné le corse Istria,
au grand Hôpital (3).
   Pourtant, la tourmente une fois apaisée, tandis que l'an-
cienne Comédie-Française se partagera en deux camps,
au commencement de l'année 1796, Lyon verra reparaître,
comme l'ombre des élégances passées, la figure aristocra-
tique de Larive, revenant chercher les souvenirs et les ap-
plaudissements de sa jeunesse, après la captivité que la
Terreur lui aura fait subir. Et le public, fidèle à son ancien
acteur, payera les billets de parterre jusqu'à mille francs...


   (1) Tablettes chronologiques.
   (2) Né en 1750, assassiné le 4 mai 1795. Biog. univers. — Un autre
Dorfeuille (P.-P.), comédien et auteur dramatique, né vers 1745, s'as-
socia avec Gaillard, directeur du Théâtre de Lyon, prit avec lui la ges-
tion de l'Ambigu-Comique, à Paris, et fit construire, quelques années
après, la salle qui servit depuis aux Français. Il est l'auteur de diver-
ses pièces et des Eléments de l'art du comédien ou l'Art de la représenta-
tion théâtrale (Paris, 1801).
   (3) Tabh chronol.