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POLEYMIEUX Le Temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluye, Et s'est vestu de broderie De soleil rayant cler et beau. Il n'y a beste ne oiseau Qu'en son jargon ne chante ou crye : Le Temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluye. Rivière, fontaine ou ruisseau Portent en livrée jolye Goustes d'argent, d'orfaivrerye ; Chacun s'habille de nouveau : Le Temps a laissé son manteau C'est ainsi qu'un de nos vieux poètes, Charles d'Orléans s'exprime pour peindre un de ces premiers beaux jours du printemps où tout renaît, où tout revit, où tout nous est une joie, un plaisir, la moindre fleurette comme le plus petit cri d'oiseau. De ces journées privilégiées la capri- cieuse saison est quelquefois avare, aussi nous hâtons-nous de profiter de la première qui se présente pour terminer nos excursions dans le Mont-d'Or, ayant gardé, pour finir, le versant si non le plus beau, du moins, à notre avis, le plus joli parce qu'il est le plus verdoyant, le plus frais et le plus riant. C'est le côté nord du massif que nous allons aborder, le côté des pentes moins escarpées et des bois plus étendus,