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POLEYMIEUX 3 55 c'est également le côté le plus éloigné de Lyon, aussi pour l'atteindre prenons-nous le chemin de fer jusqu'à Neuville. C'est à Perrache que nous nous embarquons; à peine avons-nous joui un instant de la vue charmante que l'on a du pont qui traverse la Saône que notre train s'engouffre dans le tunnel de Saint-Irénée, d'où il ne sort que pour nous faire traverser Vaise et ses usines dont les grandes chemi- nées émergent de toutes parts. Au sortir du faubourg, on passe au pied du petit collège dont les grands bâtiments contrastent avec les mignonnes villas qui les entourent et semblent faire plier sous leur masse la douce colline sur laquelle ils sont construits. Quand on a dépassé la Sauva- gère, on cesse de voir des constructions industrielles et la campagne commence à se montrer ; vous traversez les beaux jardins de Saint-Rambert ; mais au moment où vous espérez entrevoir Me-Barbe et Caluire, un nouveau tunnel vous replonge dans les ténèbres et vous n'en sortez que pour vous trouver dans une tranchée assez profonde pour que la vue soit bornée par les gneiss dans lesquels elle a été ouverte. A peine sortis de la tranchée, nous dépassons Collonges et le Ceindre, Saint-Romain et son pittoresque ravin, Couzon et ses carrières de pierres blondes, ainsi que Fontaines et Rochetaillée qui leur font face. Après Couzon, la voie court au pied des falaises calcaires du Mont-Thou et, au delà du fleuve, derrière de grands rideaux de peu- pliers à peine en feuilles, l'horizon est borné par les lignes molles et fuyantes du plateau des Dombes. Cependant, à la hauteur d'Albigny la vallée s'élargit, les hautes croupes du Mont-d'Or semblent nous fuir et les collines de la rive opposée se reculent pour faire place à Heurieux et à Neuville. A gauche, un point attire encore notre attention; c'est, sur un monticule, une construction ancienne à laquelle sa tour carrée, toute percée de petites