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342 LE THEATRE A LYON ses fonctions de directeur jusqu'à la fin de la campagne théâtrale, non sans difficultés, si l'on en juge par la lettre suivante qu'il écrivait à M. Tolozan de Montfort, le 23 fé- vrier : Monsieur, Depuis un mois, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour me passer de M"» Girardin, qui a joué pendant ce mois-là très-rarement. Cepen- dant Mm= Darboville étant souffrante d'un violent mal de gorge, j'ai fait requérir hier Mme Girardin de jouer aujourd'huy. Elle a refusé, sous prétexte qu'en jouant elle nuirait au procès qu'elle a intentéà la Direction, m relativement au rôle J'Antigone. M < Darboville aurait, à ma sollicita- = tion, joué cependant aujourd'huy la Rosière ; mais son mal a empiré et il lui est impossible. La pièce est affichée ; l'engagement de Mme Girar- din, par lequel elle doit jouer, lorsqu'elle en sera requise, subsiste tant qu'il n'est pas résilié ; il m'est impossible de substituer aucun autre opéra à la Rosière, M. Chevalier-Seguenot étant malade depuis quatre jours, et la comédie ne m'offre aucunes ressources, ayant eu beaucoup de peine à trouver celle qu'on doit jouer avant la Rosière, vu l'absence de M"= Bernard. Veuillez, Monsieur, prendre en considération cette position pressante et critique, et recevoir le tribut du profond respect avec lequel j'ai l'hon- neur d'être, etc. D'HERBOIS ( I ) . Déjà l'opinion publique, attentive au grand drame qui al- lait se jouer sur la scène politique, se détournait des spec- tacles frivoles. Le sieur Leconte venait de faire cession du privilège des spectacles à un sieur Fages, par acte du 22 fé- vrier 1789. Collot-d'Herbois saisit cette occasion pour se retirer et pour quitter la France. Il alla diriger la troupe de Genève, où il jouit de la même considération que dans no- tre ville ; ce fut là peut-être qu'il puisa ses principes répu- blicains qui s'exaltèrent si rapidement (2). (1) Archives mss. de la ville. (2) Archiv. mss. de la ville. — Biogr. univers.