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NOTES sur L'EXPOSITION DE 1879 A NOTRE AMI JOANNY SÉON Graveur Lyonnais (SUITE) Quelle qu'elle soit, nous préférons encore cette toile à la peinture froide et passablement guindée deM.Claude Pinet, et qui représente Horace lisant son ode chez Mécènes. Elève de Bonnefond et d'Ingres, M. Pinet n'avait qu'à s'inspirer de ses deux maîtres pour produire une œuvre irréprochable de coloris et de dessin ; malheureusement, cet artiste n'est qu'un classique sans relief et ses personnages posent, mais ne vivent pas. L'antiquité,—la Mort de Marc-Aurèle, d'Eug. Delacroix, est là , derrière la percaline verte, pour le prou- ver, — peut aussi bien revivre par le pinceau des romanti- ques que par celui des classiques; le tout est de la faire re- vivre; c'est là qu'est le secret, c'est là qu'est le talent; elle n'est plus alors un sujet sans intérêt, elle est le passé appa- raissant au présent dans toute sa grandeur; en un mot, elle est l'Histoire, et tout sujet historique bien traité est un suc- cès pour l'artiste qui l'a produit. Tel n'est pas le cas, j'ai le regret de le dire, du tableau de M. Pinet qui, semblable au commun des tragédies du siècle dernier, ne quittera la scène de l'Exposition que pour disparaître dans l'oubli.