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PIERRE ET JEANNETTE ou L'ÉCOLE DES PAYSANS (Suite) — « Ce que vous me dites-là , répondit André, est bien grave, et m'atteint cruellement le cœur; mais il m'est impos- sible de penser que ce brave Pierre pourrait n'être pas fidèle à la parole qu'il adonnée à ma fille; c'est un loyal garçon, et puisque M. Richemont, le plus honnête des hommes, répond de lui.... « M. Richemont, M. Richemont... Êtes-vous bien sûr qu'il soit si honnête ? Tenez, je vais vous parler franche- ment; je n'ai pas une confiance complète dans cet homme à la figure douce et bienveillante, mais plus dangereux au fond qu'on ne pense. Si je m'en rapporte à l'excellente do- mestique Madeleine qui sert sa maison depuis le départ de Pierre, femme très-intelligente et qui le connaît bien, c'est un de ces aimables farceurs qui se croient tout permis avec les pauvres gens de la campagne; ils s'enrichissent à leurs dépens, ils les dupent dans les marchés, et ils ne se gênent pas pour tromper leurs femmes et leurs filles. « Madeleine raconte sur son maître des choses qui vous éclaireraient bien si vous la connaissiez, et votre Jeannette court peut-être en ce moment un nouveau danger que vous ne soupçonnez pas. Je ne veux rien vous dire moi-même;