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256 LE THÉÂTRE A LYON prose et de vers, parmi lesquels se trouvaient une épître fort déclamatoire, « A Monsieur de la Rive, pensionnaire du roi, » que l'auteur prétendait Trop chéri des mortels pour être aimé des dieux, et une Lettre à Mercier, auteur du Tableau de Paris, qui « voulait savoir son sentiment sur la ville de Lyon. » Mais ces fragments ne devaient être achevés et paraître que plus tard, avec ses Idées sur les poètes dramatiques, sous le titre de «Peu de chose, hommage à l'Académie de Lyon ( i ) . » Les relations que La Reynière eut à Lyon avec Collot- d'Herbois, qu'il cite dans sa Lettre à Mercier comme étant directeur du Théâtre, ne purent être antérieures à l'an- née 1788 (2). Avocat au parlement de Paris, Grimod avait quitté le pa- lais peu de temps après ses débuts, par suite d'un amour contrarié pour une cousine qui fut depuis Mme Mitoire, et s'était jeté dans la bohème littéraire. Grand-prêtre d'une as- sociation gastronomique, connue sous le nom de Déjeuners philosophiques, dont il avait été l'organisateur et où Mercier et Rétif de la Bretonne coudoyaient des écrivains comme Andrieux et Beaumarchais, des poètes comme Fontanes et (1) Peu de chose, hommage à l'Académie de Lyon, par Grimod de la Reynière, 1788; Neuchâtel et Paris, broch. in-8°, 64 p. L'auteur dit dans sa préface : « Cette ville, par les honneurs qu'elle rend aux talens dans tous les genres, a toujours inspiré aux poètes les sentimens néces- saires pour les bien célébrer. » (2) M. G. Desnoiresterres ignore que Collot-d'Herbois ne fut direc- teur du théâtre que depuis 1787, lorsqu'il dit, dans son livre si cons- ciencieux, que Grimod, pendant son séjour à Lyon en 1776, écrivit la Lettre à Mercier et se lia avec Collot-d'Herbois.