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242 POÉSIE IMITATION D'ANACRÉON H Février 1878. Par quels bois parfumés, colombe, es-tu venue ? Ma belle, dis-le-moi; pourquoi sensrtu si bon ? Ta soudaine arrivée embaume l'avenue... Que tiens-tu dans ton bec mignon ? Dis, quel maître est le tien ?— Mon maître est un poète, Jeune homme en cheveux blancs. — Son nom ?—Anacréon! Je vais trouver la belle à qui son cœur fait fi te Et lui porter cette chanson. Juge s'il les fait bien : Vénus en est charmée Et les chante toujours : pour une seulement Qu'un de ces jours derniers elle avait réclamée Je fus donnée en payement. « Va, dit Anacréon, va faire ce voyage, Ma colombe : au retour, à toi la liberté ! » Hélas ! pour moi quen faire ? Aimant mon esclavage Je voudrais vivre à son côté. (*) Le chef-d'œuvre d'Anacréon a trouvé bien des imitateurs. Après la traduction de M. le docteur Gérard, qui, le mois dernier, a été si re- marquée, on nous offre cet essai, antérieur de plus d'un an â la tra- duction de M. Gérard, œuvre d'un jeune poète de seize ans, qui, résolument, est entré dans la lice. Qu'il soit le bien-venu, et qu'il re- çoive les encouragements sympathiques de la Revue du Lyonnais, tou- jours ouverte aux courageux et aux jeunes. A. V.