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    PIERRE ET JEANNETTE
                             ou

              L'ÉCOLE DES PAYSANS

                           (Suite)




   Notre correspondance continua ainsi de quinzaine
en quinzaine, et les nouvelles de Jeannette étaient de
plus en plus tranquillisantes. Enfin, après un an, me
trouvant précisément à Beauregard, je reçus l'heureuse
lettre dont voici assez exactement tous les termes :

         « Mon bon Maître,
    « Victoire! Jeannette est sauvée! Elle m'a tout-à-fait
«   reconnu. Elle m'a appelé par mon nom, m'a parlé de
«   ses parents, des miens, de vous, Monsieur, de son
«    village; mais elle m'a demandé dans quel endroit
«   elle était.
    « Je n'ai pas osé lui dire qu'elle se trouvait dans un
«   asile d'aliénés, et je lui ai expliqué comme j'ai pu sa
«   présence en Belgique et la mienne, par un voyage
«   d'agrément et d'instruction agricole et économique'que
«   vous aviez voulu faire faire à André, à elle et à moi,
«   pour reporter les bonnes idées et les bonnes habitudes
«   de ce pays dans le nôtre; j'ai dit qu'elle était tombée
«   gravement malade en route, et que, forcés de vous en
«   retourner, vous et son père, vous l'aviez laissée à mes