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                          AU XVIIIe SIÈCLE                         1/5
Figaro, qui n'avait pas encore été représenté à Lyon. Le
18, Mlle Sainval la cadette reparut dans Al.zire ; elle joua
les jours suivants les rôles à'Electre, Zénobie, Chimène,
Ariane et Bérénice (1). Le célèbre Volange, acteur du
Théâtre des Boulevards, plus connu sous le nom de Janot,
amusait le parterre par ses saillies. Enfin, la troupe lyon-
naise avait alors dans ses rangs un jeune homme qui devait,
comme Collot d'Herbois, jouer plus tard son rôle dans le
drame révolutionnaire.
   Fabre d'Eglantine (2), sans fortune, livré de bonne
heure à lui-même, n'ayant obtenu clans la carrière poéti-
que qu'un prix aux Jeux Floraux de Toulouse, s'était fait
acteur et avait para sur les théâtres de Besançon, de Namur
et de Genève; de là, il était venu à Lyon où le public l'a-
vait mal accueilli. Plein d'orgueil, se sentant l'étoffe d'un
auteur dramatique, Fabre résolut bientôt de se rendre à
Paris pour y trouver la justification de son talent. Mais,
avant de partir, il voulut essayer sur notre scène une de
ses pièces, dont il annonça lui-même la représentation en
ces termes :
   « Puisque vous aimez à nie siffler, je vous annonce que l'on va vous
donner une tragédie de ma façon, intitulée Vesta, et que vous pourrez
la siffler à votre aise, »

   Non content de cette effronterie, le venimeux acteur se
vengea des sifflets par une satire d'un goût médiocre, où il
disait :
        «• Des remparts lyonnais me préservent les dieux !...
        Le multiple Barrême, Apollon de ces lieux,


  (1) Journal de Lyon, 1785.
  U) Fabre (Philipe-François-Nazaîre), né â Limoux dans le Langue-
doc, le 28 décembre 1755, fut exécuté à Paris, le 5 avril 179t.