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I32 PIERRE ET JEANNETTE griculture, dans l'horticulture, dans l'hygiène villageoise. Nous revîmes avec bonheur nos familles, dont ce voyage de plusieurs semaines nous avait péniblement sé- parés. De douces larmes mouillaient tous les visages. La joie n'était pas cependant la cause de toutes : dans la mai- son d'André, on sentait cruellement l'absence de la malheu- reuse Jeannette ; dans celle de Pierre, on approuvait sans doute le motif qui le retenait à Gheel, mais il manquait singulièrement à ses parents, qui étaient si heureux ordinairement de l'avoir près d'eux pendant notre séjour à Beauregard. Nous eûmes nous-mêmes, ma femme et moi, bien de la peine à nous passer des soins excellents de ce fidèle serviteur; nous dûmes prendre une domestique qui nous était fort recommandée et qui paraissait avoir toutes les conditions nécessaires au service de notre intérieur. Il nous tardait de recevoir des nouvelles de Pierre. Quinze jours s'étaient écoulés depuis notre retour, sans que nous eussions une lettre de lui. Il en arriva une enfin; elle contenait ces mots :