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OU i/ÉCOLE DES PAYSANS I33 « retirée en pleurant et en s'écriant qu'elle cherchait son « ami, mais qu'il était mort sans doute. « Cependant elle avait quitté sa physionomie sombre « qui nous attristait tant, vous savez; sa douceur habi- « tuelle revenait, sa guérison arrivera, j'en suis certain. « Le traitement est ici bien simple et bien commode. « On étudie seulement le caractère de la personne ; on lui « donne à faire les travaux qui conviennent le plus à ses « goûts ; on la traite toujours avec douceur. « Jeannette a pris le jardinage comme profession ; elle « cultive les fleurs et les légumes avec une perfection « extraordinaire. On dirait qu'elle a comme un souvenir « que son fiancé est jardinier, et que sa jeunesse s'est « passée aux travaux des champs. Les meuglements des « vaches, les chants des coqs, les gloussements des poules, « la font tressaillir ; elle aime à caresser et à soigner ces « animaux. « La journée se passe ainsi en occupations qui fatiguent « utilement son corps et font reposer sa tête. Le soir, « les braves gens de la maison se réunissent à leurs plus « proches voisins pour faire une musique de voix et d'ins- « truments, très simple et très douce, à laquelle elle prend « part de temps en temps elle-même. « La journée commence aussi par de la musique, mais « alors ce sont des chants religieux, formant comme la a prière du matin. On se rend à la chapelle voisine; on « y récite en chœur des cantiques, qui sortent de toutes « les poitrines, comme d'un élan commun. J'assiste avec « un grand bonheur à ces chants qui s'élèvent vers Dieu. « Tout ce régime influe en bien sur l'esprit des malades, « et Jeannette s'en trouve parfaitement. « Oh ! c'est à vous, Monsieur, que nous devons cette « heureuse idée de l'avoir amenée ici. Soyez béni pour