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 50                 NOTICE SUR HUGUES BERTHIN

 cruelles. Bientôt se déclara un accès pernicieux plus ter-
 rible que les autres. Le malade reçut les sacrements en bon
 chrétien, comme il l'avait été toute sa vie, et fit ses adieux
 à sa famille rassemblée autour de son lit. Après quelques
 heures d'horribles angoisses, l'accès tomba. Il y eut trois
 jours de répit. Vain espoir! Le 14 janvier 1878, tout était
 fini.
    Ses yeux, lorsqu'on les lui ferma, laissèrent échapper
 une larme. Malgré les horizons célestes qui s'ouvraient
 devant lui, peut-être, au dernier moment, n'avait-il pu
 s'empêcher de pleurer en songeant :
          Linquenda tellus, û domus, et placens
          Uxor(i)
    Le corps fut transporté de Nice à Beaurepaire où les
funérailles se célébrèrent au milieu d'un énorme concours
 d'amis et de compatriotes. Dans un discours ému,
M. de Charvat sut être l'interprète des sentiments et des
regrets de tous.
    Hugues Berthin repose au cimetière de Beaurepaire,
dans un tombeau de famille.
    Il serait difficile d'assigner un genre spécial aux poésies
rassemblées dans le petit volume publié, après sa mort,
par sa famille et ses famille. Fleurs de toutes les saisons
et de tous les pays, Berthin les cueillait au gré de sa
fantaisie ; mais, d'une main délicate, il savait les choisir
suaves et fraîches, dédaignant les couleurs douteuses et les
parfums grossiers. Il trouva ses premières inspirations
dans les prairies de la Valloire où il se jouait tout enfant,
et son style demeura toujours imprégné des senteurs de cet


  (1) Il faut quitter cette terre, ta maison et ton épouse chérie. (HORACE,
L. III, ode XIV).