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NOTICE SUR HUGUES BERTHIN 49 Sauvage de Saint-Marc. Les deux ménages vivaient ensem- ble, passant l'hiver à Lyon, l'été en Dauphiné. Mais, hélas ! les jours de tristesse étaient proches. Le 27 mai 1874, Mme Eolde Berthin, atteinte d'une fièvre typhoïde, succombait, après un an de mariage, laissant une petite fille de trois mois. Hugues Berthin et sa femme, cruellement frappés eux-mêmes, prodiguèrent à leur infor- tuné frère les encouragements et les consolations; mais la vie de famille se fit plus triste, comme si l'on eût prévu un nouveau malheur. Le caractère de Hugues naturellement gai, son esprit porté à l'humour et à la discussion aimable, devinrent plus sérieux ; ses poésies se teintèrent du même reflet grave. On arrive au ciel par la tombe, A la gloire par la douleur... disait-il lui-même, dans de belles, mais, hélas ! trop pro- phétiques strophes. Ce fut au commencement du mois de novembre 1877 que Hugues Berthin ressentit les premières atteintes de la maladie qui devait l'emporter. On reconnut bien vite les symptômes d'une fièvre paludéenne qui tout d'abord fit pressentir des accès pernicieux. Les remèdes les plus énergiques furent employés et l'on crut un instant dominer la funeste influence. Tout annonçait une convalescence sérieuse. Pour la hâter et la consolider, la famille résolut de passer quelques mois dans le Midi. On partit pour Nice. Hugues se faisait une fête de pouvoir, en plein hiver, y chanter les fleurs et le soleil. Mais le mal le minait sour- dement. Au bout de quelques jours, les accès reparurent, et s'il eut encore quelques sourires aux lèvres, le cœur des siens se serra, envahi par les appréhensions les plus