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                NOTICE SUR HUGUES BERTHIN                   43

 Hugues. En 1858 il osa frapper à la porte de la grave et
 docte Revue du Lyonnais qui l'accueillit avec bienveillance
 et le garda au nombre de ses collaborateurs les plus actifs
 et les plus dévoués.
    Il suivait en même temps les cours de l'atelier de
M. Guy, peintre lyonnais de talent, et y étudiait avec
succès le dessin et le modelage. La bibliothèque de la
maison de Beaurepaire est encore ornée de nombreuses
charges en terre cuite qui, les vacances venues, réjouissaient
les amis reçus dans l'intimité de la famille.
    Ces nombreuses occupations ne nuisaient point aux
travaux du collège. Au commencement de 1860, Hugues
passa avec succès son examen de bachelier ès-lettres.
M. Berthin garda quelques mois son fils auprès de lui,
puis l'envoya faire son droit à Paris. Les deux frères ne se
séparèrent point pour cela, car Eolde, qui suivait le sentier
ardu des sciences mathématiques l'accompagna.
   Hugues Berthin sut se dérober aux entraînements de la
vie de Paris; bon camarade, il prenait sa part des amuse-
ments et des plaisirs, mais ne leur sacrifiait ni ses travaux,
ni ses études. Membre du Cercle catholique, il se fit
remarquer dans les conférences littéraires, religieuses ou
politiques, où les jeunes étudiants se combattaient tour à
tour. Il ne se contentait point d'y prononcer des discours,
dans les grandes occasions, il lisait aussi de charmantes
poésies. En même temps, il s'appliquait, avec délices,
à la culture des Beaux-Arts, et, dans l'atelier de Bonassieux,
le célèbre sculpteur, il oublia quelquefois Cujas et Bar-
thole pour l'Apollon du Belvédère ou la Vénus de Milo.
Ses examens préparatoires ne s'en ressentirent pourtant
point, et il travaillait à sa thèse, lorsque des devoirs de
famille l'obligèrent à quitter Paris et à aller la soutenir à
Aix en Provence où il fut reçu licencié le 29 avril 1864.