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44             NOTICE SUR HUGUES BERTHIN

   M. Berthin souffrait alors d'une maladie contractée
dans un incendie où ses forces n'avaient point été à la
hauteur de son dévouement. Ses fils l'accompagnèrent aux
eaux d'Allevard, mais leurs soins ne purent rien contre
le mal. Leur père s'éteignit entre leurs bras, à Beaurepaire,
le 8 octobre 1864.
   Restés seuls, les deux frères se serrèrent l'un contre
l'autre, prenant à deux les revers et les joies de la
vie.
   Ne voulant point s'éloigner d'Eolde qui dirigeait à Beau-
repaire l'administration de leur fortune rurale, Hugues
se fixa à Grenoble où il se fit inscrire comme avocat
stagiaire. Doué d'une parole sobre et claire, mais peu en-
thousiaste de l'art de la chicane, il se bornait, comme ses
jeunes collègues, à disputer au sein des conférences sur
les points de droit douteux et à prêter son concours aux
malheureux justiciables des conseils de guerre ou de la
police correctionnelle. Cependant, à partir de 1866, il
plaida plusieurs fois aux assises, songeant peut-être à
entrer dans la magistrature. Ses études littéraires n'en
souffrirent point, car un grand nombre de pièces de vers
parurent alors dans divers recueils.
   Désireux, comme tous les vrais artistes, de contempler
de près les modèles antiques et de parfaire son éducation
et ses connaissances sur la terre classique des Beaux-Arts,
il se décida, en 1867, à partir pour l'Italie. Son frère l'y
suivit.
   Ils visitèrent Gênes, Turin, Venise, Milan, Florence,
Rome, Naples..., s'arrêtant et contemplant à leur gré.
Les lettres écrites d'Italie par Hugues respirent une joie et
une admiration sans mélange. Sa nature artistique s'épa-
nouit dans ces régions peuplées de merveilles, son intelli-
gence travaille ; il ne se contente pas de voir, il étudie et