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DE SAINT-BONNET-LE-CHATEAU 7 une merveille que nous ne craignons pas de signaler comme unique en France (1). L'ensemble des peintures forme un vaste poème rappe- lant les principaux faits de la vie de Notre-Seigneur et particulièrement de la Vierge-Marie, couronné par la glo- rification de Notre-Dame dans la scène de l'Assomption. Les curiosités iconographiques abondent dans ces diverses compositions ; mais réservant cette intéressante étude pour notre monographie générale, nous nous bornerons ici à une simple nomenclature. A droite, une vaste composition, formant frise à un mètre et demi au-dessus du niveau du sol, occupe toute la paroi latérale et retrace la touchante scène de Bethléem. La Vierge assise au centre sur un lit abrité par le toit de chaume de l'étable, présente son bambino à l'adoration des rois mages, qui se pressent autour de la crèche, suivis d'une nombreuse et brillante escorte. Parmi les particularités qui s'imposent à l'attention de l'iconographe, signalons seulement ici la présence de la sage-femme que les (1) L'œuvre dévastatrice du temps, et surtout du fanatisme révolu- tionnaire, n'a plus laissé dans notre pays que de faibles traces d'un art si bien approprié au caractère de notre architecture nationale, tandis que l'Italie abonde encore en décorations peintes du moyen-âge. Nous ne pouvons plus guère citer que les fresques de Saint-Loup-de- Naud (Seine-et-Marne) x= siècle ; de la cathédrale du Puy ; de l'église de Saint-Savin, la seule offrant encore un ensemble complet; du temple de Saint-Jean à Poitiers, de la chapelle du Liget, de l'église de Vie, commune de Nohant (Indre), XIIe siècle ; de Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire) ; de la cathédrale de Clermont ; du château des papes (Avignon), xin« et xiv« siècle; de la voûte de la chapelle de Jacques-Cœur, à Bourges, xv e siècle, etc. Remontant pour la plupart à une époque plus reculée, ces divers fragments sont loin de se trouver dans l'état de conservation de la décoration de Saint-Bonnet-le-Château.