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8                      LES PEINTURES

évangiles apocryphes font intervenir dans la Nativité de
Notre-Seigneur, et qui, selon la légende, serait venue
offrir ses services à la Vierge.
   La Ventrière debout près d'un berceau garni, tend à la
mère un lange destiné à recouvrir les membres du divin
enfant. Relégué à l'extrémité de la composition, saint
Joseph est tout absorbé par les soins du ménage, et puise,
au moyen d'une cuiller de bois, dans le pot-au-feu suspendu
à la crémaillère une écuellée de bouillon qu'il va présenter
à sa chaste épouse.
   Vis-à-vis, la Mise au Tombeau décore toute la partie
gauche. Malheureusement, cette scène a été en partie re-
peinte au siècle dernier. Bien que cette prétendue restau-
ration soit traitée avec moins de naïveté et plus de science
anatomique, on ne peut que déplorer la disparition de la
peinture primitive qui, à n'en pas douter, existe encore
sous la croûte épaisse du peintre moderne.
   La partie capitale de tout cet ensemble est sans contredit
le drame du Calvaire occupant tout le pan coupé de l'abside
à gauche de l'autel. Une foule nombreuse de cavaliers,
d'hommes d'arme, de bourgeois, de mauvais garçons, etc.,
se presse au pied de la croix du Rédempteur et de celle
des deux larrons, dont les âmes s'échappent de leurs bou-
ches, sous forme de deux petites figures, attirées, l'une par
un ange, l'autre par un affreux diable velu. Les costumes qui
sont ceux de la fin du xive siècle offrent ainsi que les
types des figures, les armures, etc., une étude du plus haut
intérêt. Dans cette composition, comme dans plusieurs
autres, le fini de l'exécution soutient vaillamment la com-
paraison avec les plus délicates peintures sur bois des
triptyques flamands et italiens. La pâmoison de la Vierge
qui occupe le centre du tableau est saisissante d'expression.
En outre, l'état de conservation est parfait, sauf pour deux