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426 LE MAJOR GÉNÉRAI, MARTIN. voir une longue série d'idées abstraites, et celui plus grand encore de laisser un souvenir plus vivace des con- naissances qu'elle a procurées. C'est par excellence la mise en pratique du vieux précepte d'Horace : Segnius irritant animos demissa per aurem Quam quœ sunt oculis subjecta fidelibus. Les instruments de géométrie, les substances chimi- ques, les appareils qui servent à démontrer les prin- cipes de la mécanique et de la physique passent dans les mains des élèves ; et les instruments, les substances, les appareils sont en quantité suffisante pour que chacun d'eux puisse, au même moment, exécuter ce que le maî- tre enseigne. Cette école, destinée à former, non pas des savants, mais des artisans habiles, en même temps qu'elle déve- loppe par l'étude l'intelligence des élèves, les habitue et les façonne au maniement des outils, qui, plus tard, se- ront de puissants moyens de production dans leurs mains devenues plus robustes. Quelques élèves de la Marti- nière, n'ayant pas suivi les carrières industrielles aux- quelles cet établissement les avait préparés, sont entrés à l'Ecole polytechnique ; d'autres, qui ont quitté l'insti- tution populaire pour le lycée, ont eu presque tous un avantage marqué sur leurs nouveaux camarades dans les mathématiques et dans les sciences. De tous les éloges qu'une fondation devenue si féconde en bons résultats a fait décerner à la mémoire de Claude Martin, il n'en est pas de plus mérités que ceux que con- tient la lettre inspirée au tribun Carret, du Rhône, par la lecture du testament, qui devait doter Lyon d'une de ses plus belles institutions. Cette lettre est extraite du Bul- letin de Lyon (1 er prairial an xi) ; elle est adressée au ré- dacteur du Moniteur et datée de Paris, du 6 floréal an xi