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                        IL PENSIERO.

 Florence, à la chapelle des Médicis, dans l'église de San-Lorcnzo

  Il est là, là toujours, à tout jamais assis
        Sur le tombeau d'un Médicis (1) !
        Nul mouvement! son Å“il de pierre
            Est fixé sur la terre.
        — Soldat, que fais-tu donc ainsi ?
        Diras-tu : Mon maître est ici ?
         — Ton maître ! il n'est plus que poussière ;
        Et depuis trois siècles, soldat,
        Jeune encore, mais sans éclat,
        Il a terminé sa carrière.
        Jusques à qusnd, pauvre insensé,
      Resteras-tu sur ce tombeau glacé ?
         — Toujours !..— 0 destinée amère !
        Quoi ! toujours ce marbre vivant
     Demeurera navré, sans mouvement,
        Au faîte de ce monument !
         Quoi ! toujours, et sans espérance,
         Il faudra qu'il souffre et qu'il pense!
         Nul ami, s'armant d'un marteau,
   Ne le fera crouler du haut de ce tombeau !
         Pauvre marbre ! pauvre statue !
      Rien qu'à le voir, j'ai l'âme tout émue,
            Encor si le sculpteur

(1) Lavirent II, duc d'Urbin, père de Catherine de Médicis.