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LE MAJOR GÉN^RALfMARTIN. 4i0 Lui-même en fut l'architecte. Chaque étage a une éléva- tion proportionnée à la crue progressive des eaux de la rivière ; et afin d'échapper aux chaleurs accablantes du Bengale, si funestes surtout aux Occidentaux, il habitait successivement l'appartement souterrain au niveau des eaux les plus basses, le rez-de-chaussée, le premier, le deuxième et le troisième étage. Il jouissait ainsi en toute saison d'une température à peu près égale. Amateur des beaux-arts, Martin orna cette demeure de tableaux, de gravures, de statues et d'autres objets pré- cieux qu'il se faisait envoyer d'Europe. Au quatrième étage, il avait un magnifique muséum d'histoire naturelle contenant les collections les plus rares. L'édifice est sur- monté d'un observatoire qu'il avait rempli d'instruments servant à ses expériences astronomiques. Ce palais, comme toutes les autres constructions qu'il fit élever dans les Indes, est décoré de lions de pierre, emblème de la ville où il était né, qui attestent combien il tenait à af- firmer son origine française. Outre son palais de Lucknow, Martin possédait encore sur les bords du Gange, à 10 lieues de cette ville, une maison de campagne qu'il appela « Constantia-house » ; le parc avait 3 lieues de tour, et l'habitation était un château fort pouvant résister, dit-on, à toutes les ar- mées asiatiques. C'est là probablement que les habitants du pays déposaient leurs trésors. En 1781, Martin obtint, par rang d'ancienneté, le grade de lieutenant-colonel; pendant la guerre contre le sul- tan Tipoo-Sahib, il fut fait colonel, et, en 1796, sa no- mination au grade de major général fut une juste récom- pense des services rendus par lui à la Compagnie des In- des. Toutefois, malgré la haute position à laquelle il était parvenu, Martin, nous nous plaisons à le constater