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218                   ÉTUDE HISTORIQUE

tants â supporter   les pigeons des s e i g n e u r s et à n'en
point posséder. Il en était de même du droit de ga-
renne, en vertu duquel le seigneur entretenait dans un
lieu réservé une quantité considérable d'animaux nuisi-
bles à l'agriculture. Les territoires du Colombier et des
Garennes nous conservent encore, à Riverie, le souvenir
de ces deux droits féodaux.
   Ces privilèges furent étendus aux petites rivières, dans
lesquelles les seigneurs seuls ont le droit de pêcher. Ils
se créent des étangs poissonneux, et le nom de Pécher
demeure encore attaché au lieu où se trouvait situé l'é-
 tang du seigneur de Riverie.
   Mais aucun de ces droits n'était plus cher au seigneur
que le droit de chasse. Le gibier était abondant et les
récoltes du paysan avaient grandement à en souffrir.
Aussi que de ruses pour violer les règlements prohibitifs
et échapper à la colère du châtelain ! Mais aussi malheur
au délinquant surpris en flagrant délit ! La peine du
fouet, suivant la tradition, était souvent le châtiment qui
lui était infligé.
   A côté de ces entraves imposées à la liberté des popu-
lations rurales, les dîmes et les redevances féodales sans
nombre leur laissaient à peine les ressources nécessaires
aux besoins de la vie de chaque jour. Le luxe et le bien-
être étaient donc chose inconnue. Les masures basses,
mal bâties,.ouvertes à tous les vents, que l'on rencontre
encore dans quelques coins reculés de nos montagnes,
nous donnent une idée des pauvres demeures des serfs
ilu moyen âge.
   Les chemins étroits, malaisés, gravissaient, sans dé-
tours, les pentes ardues des montagnes. Le plus souvent
leur largeur éiait de huit pieds; elle était du double dans
les contours. Mais cetie largeur suffisait à une époque où