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   UN MARIAGE SOUS LES                   TROPIQUES

                          SUITE   (*).




                      LA FASCINATION.


    —• Mon père, dit Rodolphe après quelques moments
de silence, ne pensez-vous pas que le mariage est la fin
de l'homme et qu'il vaut mieux s'y décider jeune ?
    — C'est pour une question philosophique que tu as
pris cet air bouleversé ! repondit le comte en souriant.
    — Je vous ai souvent ouï dire, continua Rodolphe de
plus en plus troublé, que le bonheur en cette vie n'exis-
tait que dans une satisfaction légitime et que les unions
passagères, commencées par la joie se terminaient toujours
dans la douleur.
    — Mon cher enfant, nous n'en sommes pas, je pense,
à faire un cours de psychologie. Sans préambule, tu es
amoureux et tu voudrais te marier, n'est-ce pas? Allons,
regarde-moi en face ! Je n'ai jamais été le tyran de mon
fils, dont je ne veux être que l'ami et le conseil, celui
dont l'expérience tempère les ardeurs et dissipe les illu_
sions. Prends courage : qui aimes-tu ?
   — Je ne suis pas amoureux, mon père.
   — Bah! Tune le crois pas, peut-être, mais tu en as toute
la tournure. Si tu n'es pas amoureux tu es donc ambi-
tieux et tu comptes faire fortune par un établissement ?
   — Je n'y ai pas pensé davantage. Mes goûts sont sim-
ples, vous le savez; la jeune personne sur qui mes yeux se
sont portés m'a parue modeste et, je ne la crois pas riche.
   — Alors c est une beauté, ce qui m'étonne, earj'ai toutes