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428                LE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN.'

 qui l'ont vu naître; mais, voulant donnera la ville de Lyon
 en particulier un témoignage ^jamais s u b s i s t a n c e son at-
 tachement pour elle, il lui lègue (art. 25 du testament)
 une somme de 250,000 sicka rupees, à peu près 1,500,000
francs, pour celle des institutions qui paraîtra la plus con-
forme au bien public. Il semble désirer cependant qu'elle
 soit consacrée à l'instruction d'un certain nombre d'enfants
des deux sexes, dont il veut encourager le zèle et récom-
penser la vertu ; mais il s'en rapporte sur le tout à la pru-
dence des magistrats et se borne à indiquer son vœu sans
en faire nulle part une loi.
   Il lègue encore une autre somme dont l'intérêt annuel,
 surveillé par les magistrats, sera employé à la délivrance
d'un certain nombre de prisonniers pour dettes.
   Il lègue à chacun de ses frères et soeurs, et à d'autres pa-
rents, des sommes considérables, et cependant propor-
tionnées au degré de parenté.
   Ce qui distingue surtout le testament, c'est l'esprit de can-
deur et la probité franche qui l'ont dicté d'un bout à l'autre.
Il faudrait le lire en entier pour voir jusqu'où s'étend sa
bienveillance pour tout ce qui l'environne, avec quelle solli-
citude il prévient et détruit d'avance toutcequi pourrait en-
traver la marche de ses bienfaits, après avoir pris toutes
les précautions possibles pour l'assurer à jamais. Et tout
cela sans faste et sans vaine ostentation.S'il veut que le nom
du donateur paraisse quelque part, qu'il soit même gravé
sur la pierre ou sur le marbre, c'est afin, dit-il, que dans le
cas d'une négligence coupable de ia part de ses exécuteurs
ou substituts, un monument public soit toujours prêt à
avertir les magistrats de leur devoir et la conscience des
comptables de leur dette. Ce n'est pas là sans doute cher-
cher à étendre son ambition et son pouvoir au-delà de la
tombe ; c'est assurer l'empire de la bienfaisance et donner
à son action la plus sainte et la meilleure des garanties.
  J'ai cru ces détails intéressants sous plus d'un rapport
pour mes concitoyens, et je vous prie, citoyen rédacteur,
de vouloir bien leur donner la publicité convenable.
        J'ai l'honneur de vous saluer.
                                CARRET(du Rhône), tribun.

 . A la date du 12 floréal an xi, Bonaparte, alors pre-
mier consul, rendit un arrêté pour ordonner l'exécution,
aux frais de la cité, d'une statue et d'un tableau destinés