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                       BIBLIOGRAPHIE.                       91

se laisse encore entraîner à commettre quelques vers —
quand il n'a pas le temps d'écrire en prose, — ces
petites fusées à la Congrève sont courtes, une simple dé-
tente jaillissant comme un éclair dans un ciel saturé d'é-
lectricité.
   L'auteur veut avant tout nous conduire à Pilât, but du
livre et terme de sa route, mais en homme qui se plaît à
narrer et à ménager des surprises à son lecteur, il s'arrête
en route à toutes les auberg'es, flairant le moindre bouchon,
se lanlibardanant, comme il le dit très-bien lui-même dans
ce langag-e pittoresque qui s'épanouit dans notre faubourg
croix-roussien; tressant, tout en marchant, plus d'une cou-
ronne de fleurs, payant son tribut d'antiquaire à la moindre
ruine, au château féodal comme à la chaumière ,pour peu
qu'ils se rattachent par un petit bout à la légende ou à l'his-
toire. Après Sainte-Foy et son coteau férique, c'est Oullins,
gardien des cendres de Thomas, le poète, et de Jacquard,
l'ouvrier de génie, Oullins avec sa villa royale, palais des
archevêques, aujourd'hui institution européenne des Domi-
nicains ; Ivour, Irigny, Grig-ny et son château moderne,
jadis claustro-monacal, où l'on a pu compter jusqu'à quatre
cents religieux, bénissant le Dieu,

               « Qui prodigue ses biens
               A ceux qui font vœu d'être siens. »

   Nous sautons par-dessus plus d'une astragale et nous
revenons à Givors, la ville industrielle, plantée comme un
point d'interrogation entre le Rhône, le chemin de fer de
P.-L.-M., le Paris-Lyon-Nevers et le canal du Ehône à
la Loire ; ce même bienheureux canal qui fut jadis l'or-
gueil, la gloire et la prospérité du pays qu'il traverse, et
qui, après avoir causé la ruine à son inventeur, l'horloger
lyonnais Zacharie, qui y mangea 500,000 livres — plus de