page suivante »
DU QUARTIER DES MINIMES. 165 cenium et du postscenium, présente une longueur d'une cinquantaine de mètres, ce qui s'accorde assez bien avec ma mesure hypothétique de la limite du théâtre,qui n'at- teignait pas la place actuelle des Minimes. Je ne saurais dire sur quels documents positifs nos an- ciens historiens, répétés par Cochard, dans sa Description de Lyon (1817), se fondent pour attribuer à l'empereur Claude la construction du théâtre en question. Ils pensent probablement que cet empereur voulut ainsi honorer le lieu de sa naissance. En effet, il vint au monde à Lyon, le 1 " août de l'an 742 de Borne, *e jour où l'on fit la dédi- cace de l'autel d'Auguste. (Suet. In Claud., 2.) Mais ce fait ne suffit pas pour justifier l'opinion de nos anciens auteurs, laquelle doit simplement rester à l'état de conjec- ture. Cochard , toujours sous l'influence de ses devanciers, dit, en parlant de notre théâtre antique : « C'est dans cet « édifice qu'avaient lieu les combats de gladiateurs et « ceux des bêtes féroces. Nos premiers chrétiens y subi- « rent le martyre. Les actes des xive et xve siècles dési- « gnent sous le nom de grottes des Sarrasins les souter- « rains qui existent encore, et qui servaient à renfermer « les terribles animaux de ces jeux sanglants. » Je ferai d'abord observer que les combats de gladiateurs et de bêtes fauves avaient lieu plutôt dans les amphithéâ- tres que dans les théâtres, et les voûtes, que l'on aperçoit encore au sommet des ruines, n'étaient pas, dans tous les cas, destinées à recevoir les animaux sauvages, qu'il eût été plus convenable de renfermer dans les parties basses de l'édifice, rapprochées de la scène. En outre, rien ne prouve que les premiers chrétiens y aient été martyrisés. A l'occasion de la persécution sous Marc-Aurèle, Grégoire de Tours s'exprime ainsi : Locus Me in quo passi sunt