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12 POÉSIE. Il saura nous donner un triomphe final ! Vous, mes soeurs, déployez une force héroïqne, Que notre bataillon repousse l'amiral ! Point de Réforme ici ! le culte de nos pères Doit seul régner! Pour lui, grimpons jusqu'aux rcmpa Et puisqu'il faut, hélas ! s'égorger entre frères, Montrons et notre ardeur et nos saints étendards ! Ainsi parle Margot. — Sa troupe alors s'élance; — Bouillante de courage et la prunelle en feu! L'héroïne apparait, belle de sa vaillance, Ses longs cheveux flottant dans l'air limpide et bleu. France de Jeanne d'Arc, France de Jeanne Hachette, Et toi qui m'es si cher, Dauphiné de Philis, Vous la vîtes sublime, avec sa blanche aigrette, Activant le combat ! Son lier drapeau de lis S'élevait, ondoyant, mais moins pur que son âme, Et son épée altière, allait, frappant toujours. Ange exterminateur sous les traits d'une femme, Elle invoquait le roi du ciel à son secours ! Les lances se heurtaient, se croisaient avec rage. Non, jamais, en des jours où le bronze et l'airain Sifflent, on n'avait vu plus sinistre carnage ! C'était, de tous côtés, une lutte sans frein! Car, la nuit, près de la chaumière Qu'habitait la noire sorcière, On avait ouï le hibou Crier, dans son lugubre trou, Et c'était un fatal présage De mort, de désolant n'aufrage ! III. Enfin, les assiégeants, pâles, ont tressailli !... Ah! Margot leur lait peur avec sa main guerrière,