page suivante »
LES CHASSEURS DE RENNES, 305 rement de tète dans la région des yeux et des tempes. Je sifflai mon chien qui dormait à l'ombre d'un quartier de roche et nous redescendîmes le talus pierreux pour rega- gner notre logis. Je ne sais quelle curiosité irréfléchie, me conduisit vers le point où j'avais cru voir, dans mon rêve, des huttes rassemblées. C'était un petit tertre situé à la base de la falaise rocheuse, aride, inculte , gazonné d'une herbe sèche et rare, abandonné à la vaine pâture. Une excava- tion artificielle qu'on y avait pratiquée, permettait d'étu- dier la composition du sous-sol. Des parois de la fosse sortaient de grands os; des charbons et des cendres for- maient à deux ou trois pieds de profondeur une couche épaisse et noire, où l'on voyait blanchir des fragments de silex. Avec la pointe de mon couteau je dégageai quel- ques-uns de ces objets et je m'assurai que c'étaient là des débris accumulés par l'homme à une époque inconnue, probablement fort ancienne, et qui sait ? contemporaine peut-être des étranges personnages qui m'étaient apparus pendant mon sommeil. Je fus tellement frappé de cette coïncidence que je remplis à tout hasard ma gibecière des objets que j'avais exhumés pour les soumettre à l'examen d'un médecin du voisinage, le Dr Ogier, un vieil ami de ma famille. IV Le Dr Ogier était un de ces savants laborieux autant qu'honnêtes et modestes qu'on rencontre parfois en pro- vince. C'est à l'étude de la géologie qu'il avait consacré tous ses loisirs. L'opiniâtreté dans le travail, plus encore qu'une grande portée d'intelligence, l'avait conduit à d'heureux résultats. Il avait publié à différentes époques 20